Il y a des Christologies
Selon la géographie, le temps, il y a une diversité de christologies ! A cette pluralité des christologies, il faut une régulation du Magistère
Le rôle régulateur du magistère (Pape et évêques)
Sa fonction est de servir le peuple chrétien et tous les autres êtres humains en favorisant leur relation au Dieu trinitaire. Il doit :
- assurer la transmission du témoignage apostolique
- réguler l’interprétation du témoignage apostolique à chaque moment de la vie de l’Eglise :
o qu’elle est un moyen fiable ou non pour que les chrétiens vivent leur relation au Dieu trinitaire
o et donc qu’elle est orthodoxe ou non (compatible avec la communion de la foi apostolique !)
- et assurer la communion des chrétiens par leur commune adhésion à ce témoignage apostolique. En effet, quand le chemin et le mode de réponse à l’offre salvifique de Dieu n’apparaissent plus clairement alors, le magistère, l’Esprit-Saint aidant, doit intervenir pour tracer un chemin, dire ce qui doit être tenu et cru et pourquoi, donner sur tel point de litige une interprétation authentique du témoignage apostolique, assurer ainsi le rétablissement de la communion et de la paix ecclésiales par l’adhésion de chaque chrétien à l’interprétation donnée.
Quelle est la nature d’une définition dogmatique ?
- dogma : ce qui paraît bon d’où opinion, décision, arrêt
- Lorsqu’on l’adopte, cette sentence d’interprétation fait autorité.
- L’Eglise ne choisit pas le terrain, le domaine qui va être celui de sa définition (imposé par le contexte) et c’est en général, par réaction à une interprétation déviante que le corpus des définitions dogmatiques s’est développé.
Permanence d’une définition dogmatique
Une définition dogmatique est et reste vraie en tant que réponse donnée par le magistère extraordinaire, à un certain moment, dans un certain langage, à une question d’interprétation du témoignage apostolique.
Il peut arriver qu’une définition dogmatique soit précisée et/ou complétée, ou même remplacée dans l’usage usuel de l’Église : c’est pourquoi une définition n’est pas seulement un point d’arrivée, elle est aussi une étape dans la vie du peuple de Dieu, un point de passage pour une formulation ultérieure.
Il ne faut donc jamais absolutiser une définition qui rendrait inutile toute élaboration ultérieure et ne jamais les ignorer non plus, car elles sont de nécessaires points de passage pour toute élaboration ultérieure.
Opportunité d’une définition dogmatique
Nous avons vu que, du fait de son rôle clarificateur et régulateur, une définition dogmatique peut devenir nécessaire à tel ou tel moment de l’histoire du christianisme.
Mais il y a toujours un risque qu’en restreignant un champ de recherche par une définition, celle-ci entraîne une liberté d’expression réduite parfois plus strictement que nécessaire. Ainsi, elle renforce la délimitation sociologique de ces communautés : soit on adhère, on est en communion avec le magistère (position orthodoxe) ou bien on s’excommunie (position hétérodoxe) [arme lourde].
Donc le magistère doit toujours s’interroger non seulement sur le contenu d’une définition envisagée mais aussi sur l’opportunité de cette définition.
Unité des définitions dogmatiques
Elles forment un tout, elles ont une unité objective et organique ; unité qui découle de et reflète l’unité de la révélation elle-même, transmise par le témoignage apostolique, que ces éléments ont pour tâche d’exprimer.
Quatre conséquences de cette unité organique :
- l’hérésie qui est soit la négation ou le refus d’une affirmation de la foi soit l’affirmation d’une proposition contraire à cette foi (la personne s’exclue, s’excommunie de la communauté)
- l’analogie de la foi (analogia fidei), principe qui dit que toute affirmation particulière de la foi chrétienne doit être comprise à la lumière de l’ensemble de cette foi (c'est à dire du témoignage apostolique) et conformément à cet ensemble
- la « hiérarchie » des vérités : position plus centrale d’une vérité dans l’ensemble du contenu de la foi !
la foi « implicite » : un chrétien peut, temporairement si possible, choisir de faire sien, sans étude personnelle approfondie, ce que tient l’Eglise. Ainsi, une difficulté localisée, ne met-elle pas en péril l’ensemble de la démarche de foi de ce chrétien.
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