Contexte :
- les principales christologies sont celles d’Ignace (35-107), Justin (100-168), Irénée (130-200), Tertullien (160-225), Origène (185-254) dont on retrouve un noyau commun (avec des accentuations particulières pour chaque auteur !) que l’on retrouve dans les formulations des conciles christologiques du Vème siècle.
- Noyau composé par ces quatre affirmations :
o Jésus est le Christ, le Fils unique de Dieu, Dieu, le Logos préexistant de dieu, Seigneur
o Le fils s’est réellement incarné, fait homme ; ceci a réalisé l’offre du salut, désormais proposable à tout être humain
o La personne de Jésus est indivisiblement une
o Jésus est, à la fois, pleinement dieu et pleinement homme
- les principales hérésies contestant l’humanité de Jésus :
o le docétisme (« dokein » : sembler, paraître ; Jésus n’a qu’une apparence humaine !)
o le marcionisme (dualiste pour les testaments ; apparence d’un homme [sauf les souffrances qui sont bien réelles])
o le gnosticisme (dualisme esprit/matière [mal]) ; salut possible pour les initiés !)
o précurseurs de l’apollinarisme (Verbe-Corps [vêtement], âme ?, compromet l’unité du Christ !)
- les principales hérésies contestant la divinité de Jésus :
o l’ébionisme (« pauvre », simple homme, messie qui doit revenir !)
o l’adoptianisme (simple homme qui par le don de l’esprit, a été adopté en tant que fils de Dieu et parfois élevé à la divinité ; saint homme, vie parfaite !)
Aujourd’hui, ce qui est important de souligner :
- La réflexion chrétienne sur Dieu part du monothéisme vétérotestamentaire. Il faut repenser ce monothéisme en fonction et en dépendance de ce que la révélation réalisée par Jésus, transmise par le témoignage apostolique puis par la tradition ecclésiale, dit du Père, du fils, et de l’Esprit et qui est présent et vécu dans la vie des communautés chrétiennes, notamment dans la Catéchèse et la Liturgie !
- les premières théologies chrétiennes tentent de répondre à deux questions qui sont liées :
o Comment dire un Dieu unique qui est Père, Fils et Esprit ?
o Comment situer le Fils et l’Esprit par rapport au Père ? Comment dire leur nature et leurs relations ?
- La triplicité divine, révélée par l’économie (Irénée - Tertullien).
- L’exigence d’un vocabulaire que donne Tertullien :
o « persona » pour expliciter ce qu’il y a en Dieu de distinct et de trine (« seul parce que rien d’autre n’est en dehors, au-delà de lui »)
o « substantia » pour expliciter ce qu’il y a de commun et d’unique en Dieu : la distinction n’est ni séparation ni division. Le Fils et l’Esprit sont « participants de la substance du Père ». (Comparaison sorties de la Nature : source – fleuve – ruisseau
- Origène va distinguer le Père, le Fils et l’Esprit selon trois hypostases (réalités subsistantes) de toute éternité ! Il est à l’origine d’une hiérarchie des personnes divines. Toute divinité vient du Père. L’esprit collabore avec le Fils au salut des hommes.
- Le terme de notre prière ne peut-être que le Père (Origène)
Deux déviations :
- le Modalisme : trop nette distinction des personnes : pas de réalité de tout temps du Fils [patripassianisme] et de l’Esprit [sabellianisme] distincte de celle du Père.
- Le subordinationisme : déviation du discours sur la réalité et la distinction des Trois à l’intérieur du Dieu unique qui permet de préserver la transcendance, l’immuabilité et l’impassibilité divines, reconnues au Père seul !
NOTE : une distinction se fait déjà chez les théologiens entre l’orient et l’occident :
- L’orient part des Trois personnes de la Trinité pour arriver au Dieu unique (identité de Nature).
- L’occident, à l’inverse part de l’unicité et de l’unité de Dieu pour arriver à en distinguer les personnes en lui
- « substance » dit en occident l’élément commun aux Trois, alors que « hypostase » dit en orient l’élément propre à chacun d’eux !
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