La nécessité d’une inculturation du témoignage apostolique
- La christologie s’efforce d’être la transmission vivante, actuelle d’un message : le témoignage apostolique sur Jésus, confessé comme verbe incarné et comme source d’un salut offert à tout être humain de toute culture. Témoignage explicité dans des mots des concepts appartenant à des cultures particulières, mais qui doit pouvoir être reçu dans chaque autre culture (« devoir d’inculturation »).
- Une anthropologie philosophique peut : (reste partiellement indéterminée !) faire discerner à l’être humain la question du sens ultime de son existence et lui faire percevoir qu’aucune des réalités terrestres (sens partiels) n’est susceptible de donner ce sens ultime (« tu nous as faits vers toi et inquiet notre cœur jusqu’à ce qu’il ne repose en toi »)
- dans cette mesure, elle est un élément favorable, une structure d’accueil aidant à reconnaître la révélation réalisée par Jésus comme donnant ce sens ultime.
- Arriver au sens ultime par un acte de foi, qui fait de l’être humain un chrétien
- La théologie philosophique ou naturelle peut faire discerner l’existence et certains traits véridiques de Dieu
Ecueil d’une norme philosophique qui s’imposerait à la révélation
- pas de norme de la divinité ou de l’humanité au nom d’une connaissance qui ferait abstraction de la révélation. On ne peut poser des limites à Dieu. Tentation de « réduction anthropologique » !
- règle de conduite qui permet de parer à cette tentation : refus de normer la révélation de Dieu en Jésus
- des essais pour normer la Révélation ont surgi :
o La confrontation avec l’hellénisme (refus de mettre des limites à Dieu ! Incarnation)
o Une illustration moderne du péril : Kant (1726-1804) et le théisme éthique (Jésus = maître de morale), une religion dans les simples limites de la raison
o Une illustration contemporaine du péril : G. Morel (1919-1989), transcendance de Dieu, Il ne peut avoir deux natures, le Tout Autre ne peut devenir le semblable ! (Alors qu’Il inscrit l’exercice de sa nature divine dans les limites de cette existence humaine)
Il y a une impasse : La trinité veut nous donner part à sa vie et en s’incarnant par le Fils, elle manifeste et exerce cette transcendance divine en que révélation, épiphanie de qui est Dieu, théophanie.
Cependant, avec l’illustration de la christologie transcendantale de Rahner on peut déduire à partir d’une réflexion philosophique sur l’être humai, une christologie ‘a priori’ ou transcendantale
- une anthropologie philosophique : à partir de la seule expérience que l’homme fait de lui-même
- une christologie transcendantale : ‘christ’ = une éventuelle révélation salvifique faite aux êtres humains absolu par l’être absolu (parole gratuite, source de sens et d’accomplissement pour l’homme)
- la christologie catégoriale : la révélation chrétienne est du domaine du catégorial car elle a lieu dans l’histoire. ( différent d’une christologie ’transcendantale’/‘essentiel’)
- mise en relation des deux christologies : l’évènement Jésus-Christ, tenu par les chrétiens pour une autorévélation catégoriale en tant qu’il est incarnation du Fils, présente les caractères que la christologie transcendantale requiert d’une éventuelle révélation et dépasse celle-ci.
- « La christologie peut-être traitée comme une anthropologique qui se transcende elle-même et l’anthropologie comme une christologie déficient » (Ecrits Théologiques I)
- Cette démarche de Rahner ne porte pas atteinte ni à l’indéductible nouveauté de la révélation catégoriale (à l’essentiel de ce que serait une éventuelle offre d’accomplissement et au moment et aux circonstances de sa réalisation historique), ni à la gratuité de la révélation catégoriale (car elle affirme que l’Incarnation n’est ni quelque chose qui serait due, ni une nécessité qui s’imposerait au Dieu trinitaire.
- La christologie ne norme donc pas la révélation catégoriale. (parallèle avec l’Amour)
- Grâce à cette démarche, il y a adéquation entre ce que l’être humain perçoit ce qui lui est nécessaire à son accomplissement (Christologie transcendantale) et ce que le Dieu trinitaire offre, en et par Jésus, à cet ête humain (christologie catégoriale).
- Cette adéquation vient de l’unicité, de l’unité, de la cohérence du dessein de Dieu trinitaire envers les êtres humains, manifestées dans l’économie (mise en œuvre du dessein de Dieu !) : la Création (condition de possibilité et source de la christologie transcendantale) et l’Incarnation (Catégoriale).
- Conclusion : une anthropologie philosophique peut devenir une structure d’accueil pour la christologie catégoriale mais pas une norme et la christologie catégoriale est norme pour toute anthropologie théologique et source de son élaboration.
- [être humain capable d’accueillir librement l’offre de relation et d’amitié du Dieu trinitaire, un être fait pour et ordonné par nature au partage de la vie trinitaire.
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