Contexte
- L’intérêt se porte sur la personne du Christ : comment comprendre l’unité du Fils incarné, lui qui est toujours pleinement Dieu et qui est devenu pleinement homme ?
- Deux écoles de théologie :
o Alexandrie qui insiste sur l’unité du Christ, Verbe fait chair (Christologie descendante)
o Antioche qui insiste sur la pleine nature humaine du Christ (Christologie ascendante)
Il s’agit en fait de tenir un discours sur l’union des deux natures de Jésus-Christ !
- à l’époque, il y a des difficultés de compréhension entre ces deux écoles (prosopon/upostasis/ousis) et quelques contentieux (3e canon de Constantinople).
- Nestorius (+451), dans la ligne antiochienne parle de conjonction des deux natures en un seul élément le prosopon d’union (pas de souffrance ou des évènements humiliants), ne reconnaît pas Marie comme théotokos (qualitatif traditionnel).
- Cyrille d’Alexandrie (+444) réagit et donne sa position : pour un motif sotériologique, il tient qu’il ya dans le Fils un unique sujet (pour pouvoir nous offrir le salut, le partage de la vie trinitaire, il faut que le Christ puisse être « médiateur » et donc qu’il soit un, Dieu et homme en son être unique !
- Il y a un point faible dans cette christologie : c’est la non-distinction des termes « nature » et « personne ».
- Cyrille tient la « communication des idiomes » comme essentielle rejetant la « répartition des voix » de Nestorius.
- Ne pouvant s’accorder, le climat dégénérant, Théodose convoque un concile à Ephèse en juin431. et dépose tout ce beau monde fin Août.
Acquis et limites d’Ephèse
- Principal acquis : l’explicitation cyrillienne de l’unité de Jésus par « l’union selon l’hypostase » :
o Etre humains : identité spécifique (natures de même espèce)
o Trinité : identité numérique (même nature divine qui est unique)
o Jésus : 3 étapes :
§ Avant l’incarnation : Nature divine
§ Lors de l’incarnation, le Verbe, tout en gardant intégralement la nature divine assume une nature humaine complète (Cyrille « Le Verbe s’unit selon la personne (hypostasis) une nature humaine complète »
§ A partir de l’incarnation, le Verbe incarné a les deux natures (divine et un exemplaire de la nature humaine ! pas de distinction)
- limites :
o un problème de langage (personne !) : à Ephèse, « personne » désigne le sujet subsistant concret qui fait exister (en qui existent deux natures !) alors qu’aujourd’hui, ce terme désigne un individu de l’espèce humaine qui aux caractères reçus (identité originale) se voit ajouter des caractères acquis (détermination)
o tout en maintenant la distinction des deux natures après l’union, Ephèse ne met pas assez en lumière la consistance en Jésus de la nature humaine assumée.
Ce limites entraineront une clarification au concile de Chalcédoine !
Tentative de rapprochement : l’accord de 433 entre Cyrille et Jean d’Antioche (+441)
Cela n’empêchera pas les nouvelles querelles qui conduiront à la réunion de Chalcédoine, 20 ans auprès et l’apparition des Eglises séparées, dites nestoriennes (accord aujourd’hui sur la reconnaissance de Marie comme théotokos !
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