Contexte
- L’empereur Constantin, à cause du désordre venant de l’affaire d’Arius, convoque en 324 tous les évêques à un premier concile œcuménique à Nicée (future Constantinople).
- Le schisme donatiste : « traditores » ne sont pas reconnus ! Carthage en 411 condamnera cette position en soulignant que, comme c’est le Christ qui est le vrai ministre d’un sacrement, la validité d’un sacrement ne dépend pas de la sainteté du ministre. Cependant son influence est encore vivace à l’époque de Nicée I.
- Il n’y a pas d’actes officiels, durée d’un mois !, peu d’évêques d’Occident présents (5) !
Arius (250-336)
- Difficulté de tenir en même temps : la foi au Père et au Fils et à L’esprit et l’affirmation de l’unicité de Dieu avec ces interrogations :
o Comment situer Jésus, « Fils de dieu », par rapport au Père ?
o Comment comprendre la « filiation divine » de Jésus ? (Unicité ? Immutabilité ? Impassibilité ?)
o Jésus peut-il être dit « Dieu » comme le Père ?
- Pour Arius, le Fils ne peut partager la nature divine du Père sinon Dieu serait divisible et sujet au changement. Cela va entraîner le subordinatio(a)nisme (Fils = essence inférieure au Père)! Pas de communion avec le Père et le Fils est une création du Père (commencement, non immuable, non impassible !
La réponse des Pères de Nicée
- Une motivation sotériologique : c'est à dire un partage offert de la vie trinitaire qui nous ait donné par la vie, la mort et la résurrection du Fils unique faisant de nous des fils adoptifs de Dieu. (S’il n’est pas Dieu, il ne peut nous faire de nous des enfants de Dieu, c'est à dire nous faire partager la vie divine en plénitude !)
- Quatre affirmations dans le symbole de Nicée : le caractère trinitaire, le Fils est vrai Dieu, non soumis au changement ou à l’altération, est engendré et non pas fait, ni crée, consubstantiel au Père, car il est engendré de la substance du Père par une génération intemporelle et immatérielle, qui n’entraîne pas de division de l’engendrant et dans laquelle l’engendré est de même substance que l’engendrant.
La portée de Nicée I pour nous, aujourd’hui
- la naissance du langage « dogmatique » : nouvelle expression de foi avec des termes non bibliques pour la réflexion philosophique de l’époque et une recherche de l’unification des expressions ecclésiales de la foi. Il est la principale confession de foi liturgique en orient et en occident (critère d’orthodoxie). Nous devons à cet exemple, faire en sorte que la révélation chrétienne puisse atteindre chaque être humain au sein de la culture et de l’époque où il vit.
- une inculturation fidèle du témoignage apostolique qui se doit être fidèle, c'est à dire respectueuse de la spécificité de ce témoignage (Arius et l’émanation qui est une pensée du moyen platonisme ou bien Nicée I, qui tranche en choisissant de nouveaux termes « engendrer » et « consubstantiel » afin d’éviter la déviance vers des systèmes de pensée impropres au christianisme.
- une explicitation déterminante de la conception chrétienne de Dieu :
o Jésus est le visage humain de Dieu.
o La transcendance de Dieu se révèle en Jésus, Fils incarné, comme une liberté absolue, qui n’est limitée par rien d’extérieur à lui. Cette transcendance peut assumer ce qui est différent d’elle, comme une nature autre car elle peut s’exprimer à travers une existence humaine ; elle est même compatible avec une communication (médiation ?) de Dieu lui-même par lui-même aux être humains.
- Ainsi, ce qui est dit de Jésus permet d’éclairer le mystère de Dieu lui-même. Le Père engendre éternellement un Fils auquel il donne tout ce qu’il est, tout ce qu’il a. Dieu est en lui-même don, accueil, échange, communion.
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